Saviez-vous que la machine à écrire était d'abord inventée pour assister les aveugles ?
Des claquements de touches sous les doigts, le bruit de la molette qui fait apparaître le papier jusqu'à l'inoubliable son qui alerte la fin de ligne… Les machines à écrire vintage réveillent de fabuleux souvenirs, à l'instar d'objets désuets mode issues des brocantes.Parce que la vue de leur valisette inspire encore les mécascriptophiles, décryptons ce symbole fort de la secrétaire des années 60 et des écrivains...
Les inventeurs de la machine à écrire antique
Tout commence en 1714, lorsque Henry Mill invente un système d'impression de lettres.
D'abord à cadran, la "future machine à écrire" se couvre de touches grâce au Français Xavier Progin. Breveté en 1833, il relie chaque symbole et lettre à une barre de frappe distincte, actionnée par les touches dédiées.
Pour autant, il faudra attendre 1878 que Rasmus Malling-Hansen présente la 1re machine baptisée "Writing Ball" à l'exposition universelle.
Repris par Christopher Latham Sholes, l'ancêtre de la machine à écrire est breveté sous le nom de Typewriter. À cette époque, l'outil permettait de taper uniquement en majuscule sans voir les impressions, puisque le papier était encore caché.
Rachetée par Remington en 1873, la machine à écrire Remington devient le modèle aux retours de chariot et sauts de lignes. Des modifications utiles pour commercialiser et lancer la production en série.
L'évolution du clavier de la machine à écrire 1900
Jusqu'à la Première Guerre mondiale, les machines à écrire s'importent des USA. C'est une fois la guerre terminée que la production de machine française voit le jour.
Entre 1880 et 1900, pas moins de 750 brevets ont été déposés. Parmi elles, des machines sans clavier ni barre ou à doubles claviers AZERTY et QWERTY... Sans parler des claviers russes, arabes ou chinois…
Au début, les touches des claviers principales étaient disposées au centre, sur deux rangées et par ordre alphabétique. Montées sur des petits marteaux, les caractères d'imprimerie se levaient pour s'imprimer sur un ruban d'encre avant d'apparaître par transfert sur la feuille de papier. Tous les marteaux tapent au même endroit. C'est la feuille du chariot qui se déplace de droite à gauche. Mais la proximité des lettres bloquait la frappe.
Les caractères d'imprimerie minuscules et majuscules
C'est pourquoi les lettres récurrentes se sont éloignées les unes des autres pour devenir les claviers QWERTY et AZERTY.
Les modèles de machines à écrire anciennes
Pour concurrencer la célèbre Remington standard de 1907, il y avait :
La machine à écrire Underwood : popularisé par de nombreux écrivains du XX e siècle
Le Dactylo d'Octave Rochefort, la Lambert de 1896 reconnaissable par ses caractères situés en dessous de la sphère à jet.
Machine à écrire Adler Junior 3
Imposantes et lourdes avec leur boîtier en métal, elles deviennent compactes, légères et transportables. Cachée dans leur valisette en cuir ou plastique, la typo de 1908 ou la Japy côtoie la Celtic en 1923 ou l'Olympia SM 7 DeLuxe... Les plus récentes s'appellent Triumph Gabriele 25 ou Olympia SM 9 dans les années 70.
La Machine à écrire révèle la sténodactylographie dans les bureaux et administration dès 1900. Un métier où les femmes remplacent les hommes et leurs plumes. En frappant à toute allure, elles règnent en maître dans ce qui sera leur nouvelle destinée : le secrétariat dactylo. En rythmant leurs écrits de clapotis à la seule force de leurs doigts. La machine à écrire devient l'outil d'émancipation féminine. Mis à l'honneur par les concours de dactylographe, elles s'approprient le métier pendant 120 ans...