Connaissez-vous les assiettes en terre en feu ? Ces poteries en terre sigillées sont réalisées de façon éco responsable avec des matériaux naturels à énergies renouvelables ou recyclées. Cette pratique est encore réalisée dans le périgord nord, à la vallée de Vézère. Là-bas, la poterie se travaille à l'argile sigillée tels les gallo-romain et grec antique... Par la simple communion de la Terre et du Feu. Découvrez La Terre en feu et comment il procède. Qui sait, vous pourriez en intégrer quelques assiettes dans votre service de table vintage ?
La céramique Sigillée, ou les poteries à vernis rouge
Destinée au service de table, la céramique en vernis rouge s'obtient par le recouvrement d'une sigillée avant d'être cuite au feu de bois dans une atmosphère réductrice.
La sigillée est un liquide provenant :
- D'une lévigation: où les particules d’argile sont entraînées par de l’eau sur une pente douce.
- D'une décantation lente où l'on ne garde que les fragments les plus fins de l'argile après la chute des particules lourdes.
- D'un soigneux mélange d'argile en poudre, d'eau et de silicate de soude.
Vitrifiée à la cuisson avec le silicate de soude, cette terre rouge est imperméable à l'enfumage. L'argile est récoltée dans la nature périgourdine. Assez grasse, elle cuit à basse température.
Lorsqu'elles sont crues, les pièces sont recouvertes du liquide recueilli pour les vitrifier. C'est après la cuisson que la couleur orange apparaît et révèle l'oxyde de fer contenu dans la terre.
En romain, la sigillée signifie sceau. Et c'est grâce aux poinçons imaginés à l'époque que les sculpteurs creusaient de jolis motifs sur leur moule. C'est ainsi qu'apparaissent les décorations en reliefs sur les assiettes et plats d'argile.
Les techniques de cuisson et de façonnage
Il existe plusieurs techniques pour travailler la céramique de façon ancestrale et écologique.
Voici les étapes de la cuisson au feu de bois dans un four papier :
- À même le sol, un support de briques superposées forme un carré où est posé un grillage en fer forgé. Les poteries pourront s'y loger.
- On distingue 4 tunnels de cuisson appelés alandiers où seront déposées les braises pour le charbon de bois.
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La barbotine qui va servir à construire le four est faite de terre et de déchets d'atelier mélangés.
- La hotte en bois servira de combustible pour atteindre les 1000 degrés nécessaires. Une sonde pyroélectrique relève la température.
- Les poteries s'accumulent les unes aux autres de façon stratégique afin que la terre sigillée ne colle pas à la cuisson : les plus fragiles au-dessus des plus grandes.
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La hotte est recouverte de 8 à 10 couches de papiers (journaux, papier glacé, affiches) trempées de barbotine.
- Les braises sont posées devant les alandiers pour allumer le feu du bois. Elles sont allumées progressivement pour un préchauffage du four durant 2h.
- Lorsque la température monte, la terre craque au fur et à mesure du séchage du four.
- Les étapes de l'enflammer, avec l'ajout de végétaux et copeaux, permettent d'imprimer des traces de flamme et de fumage sur les poteries. On intensifie l'enfumage grâce à la pose de tôles. Cette technique ralentit le refroidissement et évite le choc thermique.
- 3 jours plus tard, une fois le feu consumé, on retire les tôles pour récupérer les nouveaux trésors dans les cendres.
Les cuissons à bois, au gaz, à la sciure et l'enfumage avec four à sciure ou papier permettent de réaliser de superbes céramiques en terre en feu. Les ateliers terre en feu enseignent ainsi cet art ancestral de la céramique, tout en réduisant son empreinte carbone.
