Une assiette en faïence fait partie des vaisselles décoratives d'antan… Encore accrochés sur le mur chez certaines grands-mères, ces plateaux ronds présentent des dessins de scène de vie ou se parent de jolies couronnes de fleurs. Jusque-là délaissée dans leur époque, la vaisselle en faïence imagée revient au goût du jour pour le plaisir des chineurs et les passionnés d'art de la table des siècles derniers.
L'histoire de la faïence française
La découverte de la porcelaine blanche
L'art de la faïence né au XVIII e siècle. Le but ? Copier la porcelaine chinoise et anglaise. Basées dans la région lyonnaise, les manufactures de faïencerie se concentrent ensuite sur Nevers et Cosne-sur-Loire.
À l'époque, fabriquer de la faïence demandait d'avoir :
- Des terres composées d'argile et de marne.
- Des sources naturelles d'énergie pour la cuisine au four.
- Des voies de communication pour expédier la marchandise.
- Le savoir-faire. En effet, pour réaliser de la faïence fine, il faut mélanger de l'argile fine et claire à du silex calciné et de la chaux, et recouvrir le tout d’une glaçure transparente.
Leur forme ronde de 20 cm de diamètre en général fait un support idéal pour procéder à l'impression sérielle.
Un artisanat d'ornement
Au XVIIIe siècle, l'assiette en faïence devient un objet décoratif personnel, que s'offraient la bourgeoisie régionale : commerçants, professions libérales, ecclésiastiques ou marins. Lors de cérémonies comme les mariages. On y distingue :
- Des décors patronymiques : les assiettes sont gravées du nom de son propriétaire avec l'image d'un saint patron. Ce dernier détermine le sexe et la fonction du commanditaire.
- Les décors révolutionnaires produits entre 1789 et 1799 racontent à travers les assiettes les scènes de la révolution française.
- Les dessins de chasse, militaires, pieux, touristiques… Les modes et le succès de ces ornements muraux permettaient de se procurer des séries de 12 issues d'une même thématique.
Quant à l'inspiration du peintre et/ou graveur selon l'époque, ces derniers reproduisaient plus ou moins à l'identique les illustrations des albums lithographiques, des estampes, des recueils de gravures, de la presse ou des livres.
Les grandes faïenceries françaises
Si les motifs tendances actualisent le marché, le succès actuel des assiettes doit sa longévité à quelques manufactures de renom telles que :
La faïence de Gien
Réputée au XIX e siècle pour le beau travail de copies d'assiettes anciennes, cette entreprise du patrimoine vivant permet à Gien de rester parmi les maîtres de la vaisselle raffinée. ( cf le lot d'assiettes décorés en en-tête d'article)
Les assiettes de Lunéville
Fondée en 1730, Lunéville est la plus ancienne des faïenceries française encore en activité. La finesse des décors réalisés dans un four à moufle fait sa réputation et devient manufacture royale. Rejoints par l'usine Saint Clément, la faïence de Lunéville continue de produire ces deux collections historiques : "chinois" et "réverbère fin".
Les faïenciers de Nevers
Distinguée par leur décor vitrifié sans retouche, la région de Nevers, offre de nombreuses manufactures issues du XVIIIe siècle. Les faïenciers italiens s'y sont établis dans la cour du prince de Nevers et y ont créé des manufactures de faïences.
Les assiettes en faïence fine, dites assiettes parlantes ou à histoires, continuent de témoigner et d'illustrer les services : des images, mais aussi des paroles de chansons et autres proverbes. Entre messages romantiques, politiques ou religieux, les hommages comme les satires figurent sur ce nouvel objet de propagande... que l'on adore redécouvrir au détour d'une brocante. Toujours aussi réputés aujourd'hui, les faïenciers trouvent un second souffle grâce à l'apport des designers pour moderniser le savoir-faire et donner une impulsion contemporaine à la faïence.
